Axe Patrimoines, territoires, économie

Les recherches menées au sein de cet axe thématique se développent de l’espace local à l’espace global. Les recherches sur les patrimoines concernent l’échelle locale et régionale (jusqu’aux anciens Pays-Bas). Le travail sur les salaires prend en compte l’espace européen. Enfin, les recherches dévolues aux connexions atteignent la dimension globale.

Pour la période 2020-2025, l’axe « Patrimoines – territoires – économie » s’engage dans trois chantiers qui s’inscrivent dans la continuité des travaux conduits durant le contrat écoulé, tout en ouvrant et développant de nouvelles perspectives. 

 Responsable : Michel-Pierre Chélini, professeur d’histoire contemporaine

    1. Les patrimoines des Anciens Pays-Bas

 1.1.  Valorisation des sites archéologiques de la région

Le travail d’expertise sur l’abbaye du Mont-Saint-éloi dans le cadre d’une fouille programmée se poursuit en vue d’une publication prochaine, dirigée par Jean-Michel Willot (chef du service d’archéologie préventive de la Direction de l’Archéologie du Pas-de-Calais).

La convention de partenariat scientifique et archéologique avec la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay-Artois-Lys est renouvelée, permettant la mise en valeur du site de la chartreuse du Mont-Sainte-Marie de Gosnay et l’exploitation scientifique de la fouille programmée qui avait été confiée au CREHS.

En complément de cette convention le CREHS présente à la DRAC Hauts-de-France un Projet Collectif de Recherches correspondant à l’axe 8 de la programmation nationale du CNRA (Édifices de culte chrétien depuis la fin de l’Antiquité). Le projet, piloté par le CREHS, inclut plusieurs équipes de chercheurs et différents services archéologiques travaillant sur le territoire de l’Artois, permettant une mise en commun des recherches et des techniques. Il s’appuie sur l’expérience acquise depuis plusieurs années dans l’étude archéologique et historique d’une communauté monastique jusque-là peu étudiée, les chartreux. Archéologie de terrain, archéologie du bâti, étude de l’iconographie et des sources écrites, compréhension de la liturgie, anthropologie funéraire, recours aux techniques d’analyse en laboratoire, modélisation ainsi que restitution et mise en valeur des sites étudiés, se présentent comme les moyens de renouveler en profondeur la connaissance du fait religieux médiéval et moderne artésien.

L’équipe lance également un projet de recherches et d’études sur les vestiges médiévaux et modernes de l’abbaye de Dommartin, à Tortefontaine (abbatiale et bâtiments monastiques).

1.2.  Les villes du Nord de la France

L’équipe est partie prenante de la série d’ouvrages collectifs portant sur les villes du Nord de la France.

1.3.  La Renaissance dans les Provinces du Nord

Ce programme de recherche pluridisciplinaire initié en 2015 se poursuit. Il a pour objectif d’étudier, en croisant la diversité des sources, des approches et des thématiques, la singularité des provinces septentrionales de la France et celles des anciens Pays-Bas (Artois, Brabant, Flandre, Hainaut, Picardie), carrefour d’influences et creuset artistique, à une époque, à la fois d’intenses conflits politiques et religieux mais aussi de foisonnement culturel, celle de la Renaissance, considérée sur le temps long, fin XVe – mi-XVIIe siècle. L’objectif pour les années 2020-2025 est d’élargir les partenariats régionaux et internationaux afin d’ancrer le programme dans une dimension pluridisciplinaire.2. Espaces fluvio-maritimes – Espaces globaux et connectés

    2. Espaces fluvio-maritimes – Espaces globaux et connectés

2.1. Les fleuves dans l’antiquité : fleuves et imaginaire

Ce projet s’inscrit dans la continuité du programme « Les fleuves anatoliens entre Orient et Occident : axes et frontières. Aspects géographiques, économiques et culturels des interactions entre homme et environnement, entre le Tigre et le Kizilirmak dans l’Antiquité » qui avait permis trois journées d’études co-organisées par le CREHS en Géorgie et en Turquie en 2017 et la publication, en 2018, d’un ouvrage en 2 volumes (Études des fleuves d’Asie Mineure dans l’Antiquité).

2.2. L’appel du large : embouchures, fleuves et mers (Méditerranée – Atlantique – océan Indien antiques)

L’étude des embouchures de fleuves et de leurs arrière-pays dans l’Antiquité a vocation à aborder les questions des connexions entre l’intérieur des terres et le domaine maritime. Étudier les embouchures, entre fleuves et mers, c’est aussi s’intéresser à des micro-régions qui constituent autant de fenêtres sur des horizons plus lointains. Cette enquête cherchera cependant à dépasser le cas méditerranéen, en s’étendant aux rivages de l’Atlantique ainsi qu’à  à ceux de l’Océan indien. Tout en tenant compte des travaux des géographes et de l’expertise des géomorphologues, nous souhaitons d’abord porter notre regard sur la façon dont les sociétés anciennes se sont approprié ces ensembles.

2.3. Ports, Hinterlands, Intermodalité, Fleuves, Frontières Environnement (PORTHIFFE)

Il s’agit d’un projet collaboratif franco-belge PICS (CNRS) déposé en juillet 2016 et associant les universités de Lille, du Littoral Côte d’Opale, de Louvain et d’Artois. Regroupant des historiens modernistes et contemporanéistes, des géographes, des conservateurs de musées et de centres d’archives, ainsi que des acteurs de terrain, le projet met en valeur le concept de résilience et envisage de travailler sur les liens entre les façades maritimes et leurs hinterlands sur la longue période. Trois pôles sont actuellement privilégiés : les Hauts-de-France, le complexe Hambourg-Brême et l’arc méditerranéen (Barcelone-Marseille-Gênes). 

2.4. Méditerranée - océan Indien : échanges et connexions, entre l’Orient et l’Occident (Antiquité)

Le premier objectif consistera à créer un GIS avec les professeurs Jean Trinquier (AOROC- ENS Ulm) et Federico de Romanis (Roma II- Tor Vergata) pour institutionnaliser la coopération informelle qui est à l’origine des journées d’études « Ex oriente luxuria » organisées en partenriat avec l’ENS de Paris-PSL depuis 2014. Dans le cadre de ce GIS se poursuivra l’étude systématique des connexions (notamment marchandes) entre Orient (Arabie, Inde, Afrique orientale, Chine) et Occident méditerranéen, par les voies maritimes mais aussi par les voies terrestres, dans la longue durée (VIe siècle a.C. – VIe siècle p.C.). Cet axe a l’ambition de contribuer à la pleine insertion de la période antique dans le courant de l’histoire globale et connectée.

    3. Wage Analysis in Globalisation faced by Europe (WAGE).

Lancé en 2015 dans le cadre d’un contrat ANR – MRSEI, WAGE développe trois principaux domaines de recherche : la convergence globale des salaires continentaux ou nationaux ; la dispersion et les inégalités des salaires et la question du salaire décent ; les stratégies salariales et les politiques des salaires. WAGE travaille sur un inventaire des publications sur les salaires et les archives concernant leur histoire, des indicateurs synthétiques d’évolution et de dispersion des salaires depuis 1950 (Gini), des notes de recommandation pour les entreprises, les employés et les autorités publiques en vue d’une stratégie salariale plus positive. Pour la période 2020-2025 WAGE envisage d’approfondir la question du capital humain dans la qualification de la main-d’œuvre salariée.